Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

A travers Gençay

2 février 2022

Edmond THIAUDIERE Delphin-Antoine-Edmond

Edmond THIAUDIERE

Delphin-Antoine-Edmond Thiaudière est né à Gençay le 17 mars 1837. Il y est mort le 9 novembre 1930, rue de la Sallée.

Il fut un homme de lettres, un poète, un romancier, un philosophe, un maximiste français.

caricature_par_henri_demare

Edmond Thiaudière était issu d’une famille de médecins depuis quatre générations, alliée à celle de Voltaire.

Il préféra une carrière d’homme de lettres après s’être détourné de ses études de Droit pourtant brillamment menées à Poitiers. Il produisit un mémoire pour l’obtention de la licence sous le titre : l’Expropriation forcée en 1858. Il s’est essayé au roman, à la nouvelle, à la poésie, au théâtre. Il a écrit des essais politiques et autres pamphlets. Mais il s’est surtout distingué par son œuvre philosophique, parsemant sur quarante années une douzaine de recueils aux titres sibyllins, avec le sous-titre générique Notes d’un Pessimiste.

Il signa son premier texte, en 1861, sous le pseudonyme de Edmond Thy,

En plus de ses très nombreux ouvrages édités, il publiera, à diverses époques, des fantaisies, des pamphlets, des articles, et des nouvelles dans plusieurs journaux périodiques de l’époque, et jusque dans les journaux locaux de sa région.

En 1876, il fonda La Revue des Idées Nouvelles, un bulletin de Progrès dans la philosophie, les sciences, les lettres, les arts, l’industrie, le commerce et l’agriculture. Il s’agissait d’une véritable publication encyclopédique, qu’il dirigea et rédigea presque entièrement à lui seul, pendant trois ans, sous divers pseudonymes.

Lors de la parution de son ouvrage « l’Obsession du Divin », M. Ledrain qualifia Edmond Thiaudière d’ « écrivain de forte race »

Dans ses souvenirs des dîners du Comité des Gens de Lettres, Albert CIM raconte que Thiaudière le pessimiste se voyait appliquer le sobriquet de « Chagrinier » par Auguste Saulière optimiste invétéré, alors qu’au sein du Comité on le nommait souvent « le bon Thiaudière ». Pourtant, c’est Edmond Thiaudière, qui eut la mission d’adresser le dernier adieu au nom de la Société des Gens de Lettres, à celui qui cependant, « savait lui rendre justice, l’appréciait et admirait cette noble et généreuse nature » comme aimait l’écrire Albert CIM.

L’un de ses ouvrages publiés en 1895, « La Soif du Juste », sera couronné par l’Académie française en 1897.

Membre du conseil d’administration de la Société Française des Amis de la Paix, il fut un partisan des plus zélés, de la substitution de l’arbitrage à la guerre pour le règlement des différents internationaux. D’ailleurs, il prit une part importante aux délibérations du congrès international de la Paix qui se tint à Paris en 1878 et dont il était l’un des secrétaires.

thiaudi_re_edmond

A cette époque, il a présenté à ses collègues un mémoire où est émise l’idée de la création d’un parlement européen, officieux d’abord s’il ne pouvait être officiel tout de suite, recruté par délégation des divers parlements. Cet organisme traiterait, dans des assises annuelles, les questions qui intéresseraient plusieurs nations. C’est pourquoi, lorsqu’à la mort d’Edmond Thiaudière, le journal Le Temps du 15 novembre 1930 lui consacrait une notice nécrologique faisait remarquer qu’il pouvait être considéré comme le précurseur de la Société des Nations.

C’est lui qui, en effet, au Congrès de la Paix en 1878, proposa la réunion annuelle des membres de divers parlements d’Europe. Onze ans plus tard, fut réalisée l’Union interparlementaire qui peut être considérée, en quelque sorte, comme la préface de la Société des Nations.

Il a secondé son ami Louis Xavier de Ricard dans la fondation de la Société d’alliance latine : l’Alouette qui avait pour but de fédérer les peuples du bassin méditerranéen.

Il fut du comité de l’Union démocratique de propagande anti-cléricale et du Comité de patronage de la Semaine anti-cléricale.

Il fit partie de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux. Lui qui n’avait pas eu d’enfant disait parlant de son amour pour les bêtes, et les chiens par-dessus tout, que ces derniers sont des enfants perfectionnés, à tel point que son premier ouvrage de pensées La Proie du Néant qu’il publiera en 1886, contient en préambule une longue dédicace adressée à Léa et Mosès, ses deux fidèles chiens.

Jean-Jacques CHEVRIER

Publicité
Publicité
Publicité
Archives
Publicité